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Second projet de formation professionnelle, d’insertion et d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes ruraux – FIER II

Au cours de la première phase du projet FIER, plus de 13 000 activités et microentreprises rémunératrices, dirigées par des jeunes, ont été créées dans 1 504 villages. Le Second projet de formation professionnelle, d’insertion et d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes ruraux (FIER 2) consolidera ces réalisations et les étendra à plusieurs filières agricoles à fort potentiel, et à quelques filières non agricoles, en fonction des débouchés commerciaux et du potentiel d’intégration des jeunes. Il stimulera en particulier le potentiel entrepreneurial des jeunes femmes qui est resté largement inexploité jusqu’à présent.

Les composantes du projet sont les suivantes:

  • améliorer l’environnement institutionnel et socioéconomique favorisant la promotion de l’entrepreneuriat et de l’emploi des jeunes ruraux;
  • soutenir les jeunes ruraux à générer des revenus décents grâce à un accès durable à des services financiers et non financiers, adaptés à leurs aspirations et aux exigences du marché.

Contexte national et justification de l’intervention du FIDA

  1. Le Mali est un pays à faible revenu qui a récemment subi des revers économiques. Il figure parmi les pays du monde à plus faible revenu. En 2020, son produit intérieur brut (PIB) était de 858,92 USD par habitant. Le déficit budgétaire est passé de 1,8% du PIB en 2019 à 6,1% en 2020, principalement du fait d’une diminution des recettes fiscales. C’est aussi un pays en situation de fragilité, et il figure sur la liste harmonisée des pays en proie à des conflits d’intensité moyenne établie par la Banque mondiale1. L’incidence de la pauvreté au Mali demeure élevée et se concentre dans les zones rurales.
  2. Alignement sur les priorités nationales. La promotion de l’emploi des jeunes est capitale. Elle se reflète dans la plupart des politiques sectorielles. Le Second projet de formation professionnelle, d’insertion et d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes ruraux (FIER 2) proposé contribuera à répondre aux objectifs nationaux en matière de sécurité alimentaire, d’atténuation des effets des changements climatiques et de politique nationale relative au genre.
  3. Principaux acteurs et dispositions institutionnelles. Les principaux acteurs comprendront des prestataires de services spécialisés, les plus performants de la première phase pour certains, des organisations d’agriculteurs et de jeunes à différents niveaux, ainsi que des organisations communautaires. Ils seront sélectionnés par voie de mise en concurrence, et leurs contrats se fonderont sur la performance.
  4. Aspects particuliers relatifs aux thématiques transversales prioritaires du FIDA. Plus de 80% de la population malienne est âgée de moins de 35 ans. Chaque année, environ 300 000 jeunes arrivent sur le marché du travail dans un contexte économique morose, récemment ébranlé par la pandémie de COVID-19 et un environnement politique peu favorable, imprégné d’insécurité. Les jeunes ruraux, en majorité peu formés, sont confrontés au chômage et au sous-emploi. Conformément aux engagements du FIDA en matière de transversalisation, le projet FIER 2 a été validé comme:☒ axé sur les jeunes;
    ☒ ciblant en priorité les personnes handicapées;
    ☒ incluant un financement climatique;
    ☒ incluant des activités relatives à la capacité d’adaptation.
  5. En 2021, l’indice d’inégalité de genre du Mali était de 0,613, ce qui l’a classé au 155e rang sur 170 pays. La pression exercée sur les ressources naturelles nécessaires aux activités agricoles crée des conflits de plus en plus fréquents, tandis que l’accès aux activités non agricoles reste particulièrement difficile pour les femmes rurales. Selon Notre Dame Global Adaptation Initiative, le Mali est le septième pays le plus vulnérable aux changements climatiques, et le trente-septième en termes de préparation aux chocs climatiques.
  6. Justification de l’intervention du FIDA. Le FIDA jouit d’une expérience relativement longue et fructueuse au Mali. Elle a permis d’identifier et de former les jeunes entrepreneurs, de faciliter leur accès aux services financiers, et de les rattacher aux marchés. Au cours de la première phase du projet FIER, plus de 13 000 activités et microentreprises rémunératrices, dirigées par des jeunes, ont été créées dans 1 504 villages. Le projet FIER 2 consolidera ces réalisations et les étendra à plusieurs filières agricoles à fort potentiel, et à quelques filières non agricoles, en fonction des débouchés commerciaux et du potentiel d’intégration des jeunes. Il stimulera en particulier le potentiel entrepreneurial des jeunes femmes qui est resté largement inexploité jusqu’à présent.

Enseignements à retenir

  1. Ciblage communautaire et orientation professionnelle. Forts de l’expérience acquise lors de la première phase, les facilitateurs sur le terrain, recrutés localement, font désormais partie intégrante d’une approche transparente et véritablement participative, visant à identifier les contraintes et les aspirations des jeunes, ce qui a abouti à une forte appropriation du projet.
  2. La création d’emplois basée sur des modèles de développement de microentreprises doit être davantage axée sur la demande. Les besoins précis du marché du travail doivent être pris en compte, en particulier dans le contexte des liens à établir entre les jeunes et les filières.
  3. Économies d’échelle et viabilité de la prestation de services financiers en faveur des pauvres. La première phase du projet FIER a permis d’efficacement mettre à l’essai un système dans lequel les dépôts à terme servaient de garantie pour les jeunes cibles, au cas par cas. Cela a limité la portée des institutions de microfinance. Pour compenser cette lacune, l’équipe du projet FIER 2 mettra en place non seulement un mécanisme qui encourage l’optimisation de l’épargne, mais aussi un fonds de garantie géré par des professionnels, qui permettra aux institutions de microfinance d’accroître leur portefeuille de jeunes clients.
  4. Les contrats des prestataires de services doivent se fonder sur les résultats, tout en assurant la continuité. Les prestataires de services devraient pouvoir planifier sur le long terme, ce qui ne les dispense pas des évaluations annuelles de performance (une condition du renouvellement du contrat).
  5. L’approche en deux phases d’extension de la zone du projet lors de la première phase a retardé l’exécution. Le projet FIER 2 adoptera une approche axée sur les processus, qui permettra une extension graduelle et progressive du projet à de nouvelles zones au fur et à mesure que les conditions le permettront, notamment la situation sécuritaire.
  6. Relier les jeunes ciblés à des filières bien structurées augmente la probabilité qu’auront leurs activités économiques de produire des résultats pérennes. Pour ce faire, il convient d’encourager le type de développement organisationnel qui permet aux jeunes de participer à des achats et à des ventes en gros dans les filières les mieux structurées et réglementées.

    Objectifs, zone dintervention et groupes cibles

    1. Le projet FIER 2 a pour objectif de développement de promouvoir l’entrepreneuriat dans les zones rurales, et de faciliter l’intégration économique des jeunes dans des filières agricoles et dans des sous-secteurs non agricoles.
      Il contribuera ainsi à réaliser le deuxième objectif stratégique du programme d’options stratégiques pour le pays (COSOP): promouvoir l’accès des petits producteurs aux marchés.
    2. La zone géographique d’intervention correspond à la stratégie de ciblage du COSOP, qui englobe huit régions. L’exécution démarrera dans les 12 régions (cercles) les plus pauvres situées dans le sud du pays à forte densité de population: Koulikoro, Sikasso, Kayes et Ségou. Après avoir couvert ces « zones de concentration » (précédemment couvertes dans la première phase), le projet FIER 2 pourra élargir son champ d’action à des « zones d’extension » (incluant les régions de Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal), en fonction d’une série de conditions à remplir, en particulier celles relatives aux problèmes de sécurité.
    3. La sélection des groupes cibles sera conforme à la politique de ciblage et aux objectifs de transversalisation du FIDA. Des organisations de producteurs et des prestataires de services spécialisés se chargeront d’inscrire les jeunes ruraux éligibles et de leur offrir des services de conseil et d’orientation professionnelle. Quelque 60 000 jeunes ruraux de 15 à 40 ans suivront une formation professionnelle ou bénéficieront d’une intégration économique à la faveur d’un emploi salarié ou dans une microentreprise, et 9 000 jeunes ruraux seront rattachés à des filières; globalement, 40% des bénéficiaires seront des femmes.

    Composantes, résultats et activités

    Les composantes du projet sont les suivantes: i) améliorer l’environnement institutionnel et socioéconomique favorisant la promotion de l’entrepreneuriat et de l’emploi des jeunes ruraux; ii) soutenir les jeunes ruraux à générer des revenus décents grâce à un accès durable à des services financiers et non financiers, adaptés à leurs aspirations et aux exigences du marché; iii) coordonner et gérer le projet.

    Les résultats attendus par composante sont résumés ci-dessous:

    • La composante 1 créera un environnement institutionnel et socioéconomique plus propice à la promotion de l’esprit d’entreprise et de l’emploi des jeunes ruraux dans les zones rurales. Il s’agira du résultat global des activités suivantes: l’activité 1.1.1. – renforcer les capacités du Ministère de l’entreprenariat national, de l’emploi et de la formation professionnelle et de ses services; l’activité 1.1.2. – renforcer les capacités des centres de formation professionnelle et des acteurs régionaux et locaux chargés d’offrir des services répondant aux besoins des jeunes ruraux;
      l’activité 1.1.3. – renforcer les capacités des organisations fédératives de jeunes ruraux et d’autres organisations et agences faîtières similaires, ainsi que de leurs services locaux.
    • La composante 2 créera de l’emploi pour les jeunes (indépendants et salariés) dans plusieurs segments des filières. Elle sera le résultat global de l’activité 2.1.1. – cibler les jeunes ruraux et leur offrir des services de conseil et d’orientation professionnelle. L’unité de gestion du projet recrutera, par voie de mise en concurrence, des ONG comme agents de ciblage et de conseil pour les jeunes. Par ailleurs, elle signera des contrats de partenariat stratégique avec des organisations paysannes faîtières spécifiques, sélectionnées en fonction d’une évaluation de leurs capacités à fournir les services requis; l’activité 2.1.2. – dispenser aux jeunes ruraux une formation appropriée et leur fournir des services d’appui aux entreprises et de suivi qui seront progressivement supprimés. L’unité de gestion du projet passera des contrats avec des prestataires de services pour la formation et le soutien des jeunes. Ceux-ci seront sélectionnés par voie de mise en concurrence, notamment les agences dont les capacités ont été renforcées dans le cadre de la sous-composante 1.1.; et l’activité 2.1.3. – intégrer les jeunes ruraux formés dans les filières agricoles et non agricoles.
    • La composante 3 assurera une coordination et une gestion convenables du projet. Les activités comprendront la gestion financière, la passation de marchés, le suivi-évaluation, ainsi que la gestion des savoirs.

    Coût, avantages et financement

    On estime à 99,1 millions d’EUR les coûts du projet, sur sept ans, constitués de coûts de base de 90,4 millions d’EUR (91,2% des coûts totaux), et de provisions pour imprévus matériels et pour hausse des prix de 8,7 millions d’EUR (8,8% des coûts totaux). Ces coûts sont calculés sur la base d’un taux d’inflation national de 2,6% l’an et d’un taux d’inflation international de 2,0% l’an; et de provisions pour imprévus matériels jusqu’à un niveau de 5% pour certaines catégories de dépenses, compte tenu de l’expérience récente tirée du programme de pays.
    Les coûts d’investissement représentent 88% des coûts de base, soit 80 millions d’EUR, dont 12% de dépenses de fonctionnement (10,4 millions d’EUR).

    L’important déficit de financement de 39,6 millions d’USD pourra être financé dans le cadre de cycles ultérieurs du Système d’allocation fondé sur la performance (SAFP) ou dans celui du Mécanisme d’accès aux ressources empruntées (MARE), selon des conditions de financement à définir et sous réserve des procédures internes et de l’approbation ultérieure du Conseil d’administration, ou par un cofinancement à déterminer pendant l’exécution.

    La sous-composante 1.2 du projet relative aux infrastructures résilientes relève partiellement de l’action climatique. Le montant total alloué par le FIDA au projet au titre du financement de l’action climatique, calculé suivant les méthodes des banques multilatérales de développement pour le suivi du financement de l’adaptation aux changements climatiques et de l’atténuation de leurs effets, est estimé à 15,1 millions d’EUR.